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JO au Théâtre du Gymnase Marie Bell. Un imbroglio familial, une grosse farce policière !

Patrick duCome 30 septembre 2019
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JO (photo by Pascal Victor/ArtComPress)

La rentrée théâtrale s’annonce riche en drames, en comédies qui égaient la scène (Seine) à Paris. Dans Jo, des comédiens bien surprenants jouent de drôles de personnages qui se retrouvent au cœur d’une intrigue policière dont on l’aura compris, ils en sont les acteurs à leur corps défendant.

Benjamin Guillard, metteur en scène, nous disait de sa pièce qu’il « faisait le pari d’un spectacle haut en couleur, visuellement soigné et précis. Un spectacle, ajoutait-il, empreint d’une folie où tout est permis »

Dans cette pièce qu’il a adaptée du film Jo de Jean Girault, la tentation a été trop forte d’en faire une grosse farce. Cependant, il y a beaucoup de gesticulations d’un côté et de l’autre un jeu très rentré de deux acteurs qui ont l’air de se demander ce qu’ils font là. Dominique Pinon, qu’on a plaisir à voir, évolue comme sur un plateau de cinéma alors qu’on l’attend au théâtre où il convient de projeter la voix. Pour demeurer naturel, le ton des deux comédiens, Bourdon-Pinon, n’en est pas moins confidentiel et dans cette agitation, c’est le rythme qui en pâtit.

©  Fabienne Rappeneau

Didier Bourdon a quelques de ses saillies qui sont forcément très drôles. Audrey Fleurot déborde d’énergie. Dominique Pinon joue juste bien que discret.

Alors, pourquoi la sauce ne prend-elle pas ? La réponse éventuelle est que c’est parce que la pièce ne repose que sur deux situations dramatiques. L’une, c’est la disparition de Jo, un embarrassant maître-chanteur, liquidé par l’écrivain Antoine Brisebard, auteur comique à succès (Didier Bourdon), qui menaçait de dévoiler le passé sulfureux de son excentrique femme, Sylvie (Audrey Fleurot). L’autre, c’est de faire se superposer l’ambition de l’épouse de l’écrivain à accaparer la réalité de la situation (l’enquête autour d’un meurtre) pour inventer au fil de l’eau la dramaturgie d’un scénario qui à terme lui offrirait un rôle majeur sur les planches. On joue entre l’inspecteur Ducros (Dominique Pinon) et Antoine Brisebard, cet assassin malgré lui, à un cache-cache cadavre qui est trop gros voire lancinant. Du reste, n’est-ce pas pour cette raison que le metteur en scène apporte des ajouts inutiles, sortes de coupes qui font apparaître et disparaître devant le rideau et en salle les personnages de cette fragile intrigue ?

Il est vrai que ce personnage, auteur à succès, on le verra, fait preuve d’ingéniosité pour dissimuler le corps aux yeux de la police et il faut compter sur l’entourage familial qui ne cesse d’aller et venir dans la maison.

© Fabienne Rappeneau

A ce sujet, on ne parlera ni de la grenouille, immense accessoire, ni de l’inutile personnage alcoolique, sorti tout droit d’un épisode des Bronzés, qui surjoue son claudiquement de raviné(e) puisqu’on lui a demandé de ne faire que ça. La comédienne ne mérite-elle pas mieux ?

Enfin, il serait injuste de dire que le public ne rit pas. Il rit en effet et applaudit de bon cœur. D’autant qu’il est bien venu au théâtre pour ce à quoi est destinée cette pièce : pour rigoler, tout simplement ! Se marrer, sans plus, sans chercher comme je le fais, à vous laisser entendre que tout ceci manque de légèreté pour donner au final qu’une grosse farce un peu bancale… On s’en fout. Après tout, ça reste sympa !

Patrick duCome

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